Quand Google défie l’Europe

A la fin de 2004, Google a annoncé à grand bruit son intention de créer une bibliothèque numérique universelle : 15 millions de livres en six ans. Jean-Noël Jeanneney, à l’époque président de la Bibliothèque nationale de France, a alors mis en garde contre les risques d’un quasi-monopole consenti à une entreprise commerciale tentée par les vertiges de la toute-puissance. Il a appelé à la création, en concurrence, d’une bibliothèque européenne,  baptisée par lui Europeana.

Quatorze traductions de ce manifeste ont été publiées dans le monde. On a mieux compris, partout, qu’une hégémonie de Google sur l’accès aux contenus des ouvrages et sur leur indexation serait lourde de périls pour la diversité culturelle et pour les droits des auteurs et des éditeurs.

Cette troisième édition, mise à jour, raconte, dans une postface inédite, une nouvelle bataille, menée cette fois contre la tentation, avouée par la BNF en août 2009, de pactiser, en position de faiblesse, avec Google. Grâce à l’argent du « grand emprunt », le danger s’éloigne. Mais la vigilance est toujours de saison.