Grandeurs et misères d’une victoire

En 1929 et 1930, deux héros de la Grande guerre, le maréchal Foch et le président du Conseil Clemenceau, règlent des comptes entre eux. Et c'est tout le drame de la guerre et de la paix qui fait alors irruption.

Dix ans après, un géant de la Grande Guerre, le maréchal Foch, en attaque un autre, Georges Clemenceau, qui riposte par un livre magnifique, Grandeurs et misères d'une victoire, paru en avril 1930, peu après sa mort. A la fois mémoires et plaidoyer pour son action à la tête du Gouvernement, l'ouvrage ultime du prodigieux lutteur présente un témoignage majeur sur le drame de la guerre et de la paix, la grandeur de l'engagement et la solitude du pouvoir.« La complexité de la personnalité de Clemenceau, telle qu'elle s'est forgée depuis sa jeunesse, s'éclaire ici. Son pessimisme sur les comportements ordinaires des hommes, sur l'inanité de beaucoup de gestes accomplis se mêle à la conviction que, d'effort en effort, l'humanité finira par s'arracher peu à peu, grâce aux progrès du droit, aux ténèbres primitives de la barbarie (…). Ainsi fonctionnent les grands caractères dans l'action : passionnément injustes parfois, magnifiquement déterminés sur l'essentiel, capables toujours d'adapter leur jugement à cette multiplicité des rythmes dont l'Histoire est constituée. Ainsi en va-t-il de Clemenceau, et c'est pour cela que son livre ultime vibre encore et qu'il nous arrache à toute tentation d'indifférence envers un monde qu'on aurait pu croire, à l'étourdie, tellement éloigné du nôtre. »