De la pomme d’Adam à la pomme d’Apple…
Concordance des temps – émission du 10 décembre 2011.
Avec Florent Quellier, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Tours
« Trois pommes ont changé le monde : celle qu’a mangée Eve, celle qui est tombée sur la tête de Newton et celle que Steve Jobs a construite. » Cet hommage éperdu a été diffusé sur Twitter le 5 octobre dernier, par un jeune britannique inconnu, après l’annonce de la mort du co-fondateur en 1976 de la firme informatique qui s’intitule Apple. Il paraît que tout autour de la planète des admirateurs fanatiques sont venus déposer devant les boutiques de la marque à la pomme croquée des messages, des fleurs, et surtout naturellement, des pommes. Des pommes où ils avaient imprimé la marque de leurs dents, pour en détacher un morceau, non sans avoir, pour ce faire, agité dans leur cou, leur pomme d’Adam.
Vous l’avez compris, mes chers auditeurs, c’est à l’histoire de ce fruit défendu, de ce fruit tentateur que nous allons nous attacher ce matin, afin de comprendre comment il a pu, au long de l’histoire des hommes, acquérir la puissance symbolique dont témoigne l’évènement dont je parle. La pomme vénéneuse et tentatrice, acide ou exquise, symbole de luxure ou de tendresse, de maléfice et de séduction, au cœur, constamment, de tout un système compliqué et précieux de mythes multiformes. Florent Quellier, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Tours, va nous guider dans ce verger. Vous connaissez le proverbe anglais « An apple a day keeps the doctor away », une pomme chaque jour tient le docteur à distance. Si cela est vrai pour chacun d’entre vous aujourd’hui, au moins aujourd’hui, je m’en réjouirai de tout cœur.
Jean-Noël Jeanneney